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Journée nationale des peuples autochtones
21 juin 2018
Lettre ouverte de l’Association canadienne pour la santé mentale
Le 21 juin de chaque année est pour nous une occasion de célébrer les contributions qu’apportent les Premières Nations, les Métis et les Inuits au Canada. Ces contributions continuent à être importantes et à augmenter dans tous les secteurs et les aspects de notre identité nationale et notre histoire. Nous avons une dette de gratitude à l’égard des Premières Nations du Canada. Nous bénéficions tous de l’œuvre des peuples autochtones, qui ont été les premiers gardiens de l’île de la Tortue, la terre que nous appelons aujourd’hui le Canada.
La Journée nationale des peuples autochtones nous invite également à nous engager à titre individuel, organisationnel et communautaire afin de poursuivre nos dialogues et prendre des mesures concrètes pour corriger les dommages causés par les effets de la colonisation et les situations difficiles que nous avons imposés aux peuples autochtones du Canada. Nous devons reconnaître les impacts persistants et négatifs des politiques et pratiques qui ont traumatisé des personnes et des familles, fragmenté et érodé des familles, des communautés et des nations entières. La prise de conscience et la compréhension de la vérité sur notre passé ne sont qu’un début. Nous devons nous engager, établir des relations et prendre des mesures pour corriger ce tort et guérir les blessures. Nous devons reconnaître notre histoire et réconcilier nos relations afin de contribuer à la restauration des sociétés, des communautés et des personnes qui étaient intactes avant le contact et l’assimilation forcée. Dans la présente communication, je m’adresse à chacun de vous pour vous parler de la question urgente de la vérité et de la réconciliation.
En tant qu’organisation nationale fédérée qui célèbre ses 100 ans d’existence au service des Canadiennes et Canadiens, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) est profondément engagée à maintenir et accroître notre compréhension et notre action à l’égard de la vérité et de la réconciliation. Nous reconnaissons la nécessité de réfléchir et d’analyser comment nous, en tant qu’organisation, avons pu parfois rester silencieux sur les dommages et préjudices causés au bien-être mental des personnes, familles et communautés qui, par le biais de politiques, étaient ravagées par la pauvreté, le racisme et l’ignorance. Nous avons regardé des enfants, des jeunes et des adultes subir les horreurs des pensionnats, la peur des services de protection de l’enfance, la ségrégation imposée et le manque d’investissement et de soutien sérieux. Nous ne pouvons qu’imaginer à quel point nous serions tous plus forts en tant que nation si les connaissances et pratiques autochtones n’avaient pas été interrompues.
Nous sommes aussi sincèrement déterminés à apprendre, partager nos ressources et compétences ainsi qu’à développer de nouvelles relations qui guideront chacun d’entre nous vers un avenir meilleur, plus fort en tant que nation. Nous reconnaissons le pouvoir des connaissances des Premières Nations, des Métis et des Inuits et leur résilience. Nous devons créer des espaces où ces connaissances, cette expérience et ces compétences, combinées à la capacité et à l’engagement de l’ACSM, pourront créer et innover, tout en rétablissant et en reconnaissant la sagesse et les connaissances vivantes et historiques des Autochtones.
La présente lettre est un appel pour nous tous, qui travaillons dans le domaine de la santé mentale et du bien-être, à unir nos forces et nous tenir aux côtés des Autochtones du Canada pour concevoir des stratégies, créer un véritable dialogue et prendre des mesures qui seront célébrées au cours de nos 100 prochaines années.
Patrick Smith, Ph.D.,
Psychologue clinique et
chef de la direction nationale