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La plupart des Québécois craignent que la COVID-19 soit là pour rester

Une nouvelle étude montre que le stress chronique pèse lourdement sur les individus et les organisations

 

Montréal (Québec), le 1er mars 2022 – Loin d’avoir l’impression que la pandémie est derrière eux, la plupart des gens au Québec ressentent du stress par rapport à l’avenir : 60 % s’inquiètent que de nouveaux variants apparaissent et 52 %, que la COVID-19 circule encore des années. Après deux ans de pandémie, les facteurs de stress, dont le deuil et les traumatismes, auront vraisemblablement des effets importants sur la santé mentale à long terme. Et tant la population générale que les fournisseurs de soins de santé mentale de première ligne sont concernés. C’est ce que révèlent le quatrième tour de l’enquête nationale Les conséquences de la COVID-19 sur la santé mentale, menée conjointement par l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) et une équipe de recherche de l’UBC, et le rapport de recherche de l’ACSM À bout de bras : comprendre comment les organismes en santé mentale ont fait face à la pandémie de COVID-19, tous deux publiés aujourd’hui.

Nous observons des signes de stress chronique au sein de la population, se désole Margaret Eaton, cheffe de la direction nationale de l’ACSM. Malheureusement, les organismes communautaires de santé mentale ont puisé dans leurs maigres réserves pour tenir à bout de bras l’offre de services et répondre aux besoins en contexte de COVID-19 et ils sont maintenant à bout de souffle. Il serait temps de porter attention au voyant lumineux qui nous signale que notre système de santé mentale est sous tension.

Le stress chronique de la gestion de la pandémie nous mine sérieusement. Il complexifie la prise de décisions pourtant simples, sape notre énergie et nous épuise. Près de la moitié (46 %) des personnes au Québec ressentent du stress ou de l’inquiétude face à l’incertitude.

Nous notons de grandes disparités dans la façon dont différents groupes de personnes sont touchés par la pandémie, et cela alimente la fracture sociale avec, d’un côté, les gens en bonne santé mentale et, de l’autre, ceux dont la santé mentale est fragile », soutient la chercheuse principale de l’étude, Emily Jenkins, également professeure en sciences infirmières à l’UBC et experte en santé mentale et en toxicomanie. « Nous savons depuis longtemps que les effets de la discrimination, du racisme et de la pauvreté peuvent avoir de profondes répercussions sur la santé mentale et le bien-être. Et la réalité, c’est que tout le monde n’est pas en mesure d’aller de l’avant. De toute évidence, il s’avère que nous ne sommes pas vraiment tous dans le même bateau, comme on dit.

Le quart (25 %) des Québécois.es déclarent avoir vu leur santé mentale décliner depuis l’arrivée de la pandémie, une situation qui touche plus particulièrement les groupes vulnérables, comme les personnes au chômage en raison de la COVID-19 (57 %), les personnes qui avaient déjà des problèmes de santé mentale (54 %), les personnes LGBTQ2+ (49 %), les étudiantes et étudiants (47 %), les personnes ayant un handicap (44 %) ou les membres des peuples autochtones (42 %). De surcroît, plus du tiers (36 %) des gens au pays s’inquiètent des effets cumulatifs de la pandémie de COVID-19 conjuguée à la crise climatique et 8 % ont récemment eu des pensées ou des envies suicidaires.

Des millions de personnes n’ont pas accès à l’aide dont elles ont besoin en santé mentale et en dépendances, que ce soit en raison des longues listes d’attente ou à cause des coûts élevés. Elles comptent sur les services et soutiens gratuits qui sont offerts dans le secteur sans but lucratif, mais les organismes, surchargés, ont atteint le point de rupture.

Au Québec, 1 personne sur 9 (11 %) estime avoir eu besoin de soutien en santé mentale pendant la pandémie sans en avoir obtenu pour diverses raisons : elles ne savaient pas comment ni où obtenir de l’aide (26 %), n’avaient pas les moyens de payer pour en obtenir (30 %) ou ont connu des difficultés d’accès (42 %). D’autres fois, c’est parce que leur assurance ne couvrait pas l’aide requise (15 %).

L’ACSM demande au gouvernement fédéral de : mieux financer et soutenir les services communautaires en santé mentale; mieux les intégrer dans le système de santé; prévoir un financement fédéral stable et à long terme des programmes, services et soutiens essentiels offerts dans le secteur de la santé mentale communautaire; investir dans les programmes et stratégies de promotion de la santé mentale et de prévention des maladies mentales; financer publiquement les services communautaires de soutien psychologique et de psychothérapie; investir dans le logement, le soutien au revenu et la sécurité alimentaire.

À propos de l’enquête
L’enquête a été réalisée par Maru/Matchbox entre la fin de novembre et le début de décembre 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 3 030 personnes âgées de 18 ans et plus et vivant au Canada. Le quatrième tour de cette enquête nationale sur l’évolution de la santé mentale a été rendue possible grâce au généreux soutien de Co-operators. Pour obtenir un résumé des conclusions de l’enquête, cliquez ici.

 

À propos du rapport de recherche

Le rapport de recherche repose sur des entrevues de fond menées dans toutes les provinces et au Yukon pour expliquer comment les organismes communautaires du secteur de la santé mentale ont été touchés par la pandémie et comment ils y ont fait face. Cette recherche a été rendue possible grâce au généreux soutien de Co-operators. Pour consulter le rapport complet, cliquez ici.

 

À propos de l’Association canadienne pour la santé mentale – Québec
Forte de son expertise, l’ACSM- Division du Québec est la représentante et la partenaire provinciale au niveau pancanadien, québécois et local. Elle incarne également le réseau de l’ACSM auprès des divers intervenants en santé mentale. Elle collabore étroitement avec les filiales locales et les divers partenaires afin d’offrir un continuum de services en santé mentale à la population du Québec. 

Pour les demandes des médias :

 

Ariane Charlebois

Directrice des communications

communications@acsm.qc.ca

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