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La santé mentale de nos soignants nous préoccupe
18 juillet 2017
En réaction à l’article publié dans le Journal de Montréal le mardi 11 juillet 2017 (« Le nombre de congés de maladie pour santé mentale a explosé »), l’Association canadienne pour la santé mentale – Division du Québec et Filiale de Montréal souhaite exprimer son inquiétude face à la crise qui sévit dans le réseau de la santé et des services sociaux. Une situation alarmante qui nous interpelle sur le plan de la prévention des problèmes de santé mentale auprès des travailleurs du réseau, mais aussi en ce qui concerne la santé mentale collective.
Rappelons tout d’abord que l’accroissement des cas d’épuisement professionnel et de détresse psychologique au sein du réseau de la santé et des services sociaux a été souligné à maintes reprises dans les médias au cours de la dernière année (ex. : « Une majorité de professionnels atteints de détresse psychologique », La Presse, 23 janvier 2017; « CIUSSS : un plan d’action contre la détresse psychologique réclamé », Le Quotidien, 6 avril 2017).
De notre point de vue, les témoignages qui se retrouvent dans l’article du 11 juillet mettent en lumière la présence de facteurs de risque importants pour la santé mentale des travailleurs du réseau. En effet, alors que ces derniers doivent composer avec un contexte de ressources réduites, ils sont du même coup appelés à maintenir un rythme de travail et un niveau de productivité élevés. Il n’est donc pas étonnant que plusieurs d’entre eux avouent se sentir épuisés face à leur charge de travail.
Soulignons que la qualité de l’environnement de travail constitue l’un des déterminants majeurs de la santé mentale. Pour favoriser la bonne santé mentale et agir en prévention, il est nécessaire de réduire l’incidence des facteurs de risque, notamment la surcharge de travail, l’incertitude face aux changements organisationnels et le manque de soutien psychologique. Malheureusement, l’impact de ces facteurs a tendance à s’accroître dans les environnements de travail où de nombreux collègues doivent s’absenter en raison de problèmes de santé mentale.
Pour faire face à la présente crise, nous croyons que les décideurs publics doivent prendre acte de la gravité de la situation et ouvrir le dialogue avec tous les acteurs concernés pour envisager des pistes de solution concertées. Il est question non seulement de la santé mentale des travailleurs du réseau, mais aussi de celle de toute la population.
Comme la prévention des problèmes de santé mentale passe entre autres par l’intervention précoce, nous devons faire en sorte que celle-ci demeure possible – et même en améliorer l’accès – pour toute personne en éprouvant le besoin. Et pour y arriver, il faut que nos prestataires de services de santé et de services sociaux puissent évoluer dans un environnement de travail favorable à leur propre santé mentale. Des solutions existent, continuons à parler de cet enjeu crucial et à interpeller nos décideurs pour que la santé mentale devienne une priorité collective.