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L’ACSM demande une nouvelle législation en matière de santé mentale

Plus de la moitié des Canadiens considèrent l’anxiété et la dépression comme une « épidémie »

L’Association canadienne pour la santé mentale demande une nouvelle législation pour que les services en santé mentale et en santé physique soient sur un pied d’égalité 

MONTRÉAL (QUÉBEC), le 17 septembre 2018. — Plus de la moitié des Canadiens (53 %) considèrent l’anxiété et la dépression comme une « épidémie » au Canada, et cette perception atteint un sommet chez les plus jeunes, selon un nouveau sondage commandé par l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM). Cinquante-neuf pour cent des 18 à 34 ans considèrent l’anxiété et la dépression comme une « épidémie » au Canada, suivies de près par les dépendances (56 %), puis les problèmes de santé physique comme les cancers (50 %), les maladies cardiovasculaires et AVC (34 %), les diabètes (31 %) et le VIH/SIDA (13 %). Le sondage accompagne un document politique du Bureau national de l’ACSM, L’équité en santé mentale : mettre fin à la disparité en santé au Canada, diffusé aujourd’hui. Ce dernier demande de mettre en place une nouvelle législation afin de répondre aux besoins de santé non satisfaits en matière de santé mentale et faire en sorte que les services en santé mentale et en santé physique soient sur un pied d’égalité.

« Notre système de santé universel est une source de fierté pour les Canadiens », souligne Dr Patrick Smith, chef de la direction nationale de l’ACSM. « Or, en réalité, ce n’est pas un système de santé universel que nous avons, mais bien un système médical universel qui ne garantit pas l’accès à certains des services les plus fondamentaux en santé mentale. »

Quatre-vingt-cinq pour cent des Canadiens pensent que les services en santé mentale sont parmi les services les plus sous-financés de notre système de santé, et la majorité (86 %) est d’avis que le gouvernement du Canada devrait financer les services de santé mentale au même niveau que les services de santé physique.

Malgré les récents engagements sans précédent du gouvernement fédéral sur le financement en santé mentale, chaque année, plus de 1,6 million de Canadiens indiquent avoir des besoins de santé non satisfaits en matière de santé mentale. Partout dans le monde, les troubles mentaux représentent environ 23 pour cent du fardeau total des maladies, et pourtant, le Canada ne consacre que 7,2 pour cent de son budget de santé aux services en santé mentale. Sans compter que le besoin de services et de soutien en santé mentale est grandissant : d’ici 2020, la dépression deviendra la principale cause d’incapacité au Canada.

« Ce que nous exposons dans notre document politique, c’est que l’atteinte de cet équilibre ne se limite pas à un bilan financier », explique Dr Smith. « La loi sur la parité en santé mentale que nous réclamons ne signifie pas seulement un meilleur financement destiné aux services, mais également l’amélioration de la coordination, du traitement, de la recherche et de l’accès ainsi que de meilleurs choix pour dépenser efficacement les sommes en soins de santé. »

Les longs délais d’attente sont un problème, en partie, parce qu’il y a eu un sous-financement chronique des services en santé mentale du secteur communautaire, et parce que ces services reposent sur les soins intensifs, plus coûteux, comme ceux dispensés par les psychiatres et les hôpitaux.

Jusqu’à 80 pour cent des Canadiens consultent leur médecin de famille pour répondre à leurs besoins en matière de santé mentale, mais ces services sont limités. Les soins de santé fondés sur des données probantes qui sont fournis par les intervenants en dépendances, les psychologues, les travailleurs sociaux et les pairs aidants spécialisés se situent au fondement de l’intervention en santé mentale dans les autres pays du G7, mais ces services ne sont pas assurés par notre système public. Par conséquent, les Canadiens dépensent près d’un milliard de dollars (950 millions de dollars) par année pour des services de counseling, et 30 pour cent de ce montant est payé de leur poche.

De nombreuses personnes vivant avec des problèmes de santé mentale chroniques et complexes ne bénéficient pas de toute la gamme de services dont elles ont besoin et finissent par subir le syndrome de la porte tournante dans le système de soins de courte durée.

Un continuum de soins plus intégrés, fournis par l’entremise des services en santé mentale du secteur communautaire, peut répondre aux besoins d’autant de personnes atteintes de maladies mentales que possible si l’on inclut l’intervention précoce et la prévention, un traitement amélioré pour ceux qui en ont besoin ainsi qu’un suivi et une supervision à plus long terme pour les personnes souffrant de troubles graves et persistants.

« Les Canadiens souffrent en ce moment de problèmes de santé que nous pouvons prévenir et gérer avec le soutien approprié », soulève Dr Smith. « En faisant la promotion et l’intégration d’une approche de soins par étapes au sein de la prestation de services en santé mentale, une qui jumelle les personnes aux services qui répondent adéquatement à leurs besoins, les Canadiens pourront avoir accès aux services appropriés, au moment approprié. »

En plus d’améliorer la qualité de vie et la santé, la promotion de la santé mentale et une intervention précoce peuvent réduire la pression exercée sur notre système de santé. Une étude récente qui portait sur le traitement de la dépression a estimé que pour chaque dollar dépensé dans les services de psychothérapie financés par l’État, une économie de deux dollars serait réalisée pour le système de santé.

Pour faire en sorte que les personnes nécessitant des services et du soutien en bénéficient, la nouvelle législation devra également lutter contre la stigmatisation et la discrimination – dans le système de santé, chez les praticiens et sur le plan individuel – et améliorer l’accès pour les personnes marginalisées. Investir dans les dépenses sociales permettrait de s’attaquer aux causes profondes de la maladie mentale, soit la pauvreté, les traumatismes et la marginalisation, et renforcerait la capacité des citoyens les plus vulnérables de contribuer à leur communauté en diminuant le fardeau des maladies à l’échelle nationale.

Le déséquilibre dans le financement de la recherche en santé mentale par rapport à celle en santé physique devrait également être abordé. Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), par exemple, ne consacrent que 4,3 pour cent de leur budget annuel de recherche à la santé mentale. Le Canada a besoin d’investissement soutenu dans la recherche en santé mentale afin d’encourager l’innovation, de mieux mettre en pratique les connaissances scientifiques et de développer des thérapies appropriées et efficaces qui promeuvent l’acceptation du traitement auprès des personnes atteintes de maladies mentales.

« Le système est malade, mais nous avons un plan de traitement pour le remettre sur pied », affirme Dr Smith. « L’amélioration des services et du soutien pour le Canadien sur cinq qui vit avec une maladie mentale dans une année donnée entraînera un effet positif sur la santé, la qualité de vie et le bien-être de tous les Canadiens ayant une santé mentale (cinq personnes sur cinq). »

Pour télécharger le rapport sommaire de L’équité en santé mentale : mettre fin à la disparité en santé au Canada ou le rapport complet de 24 pages, visitez www.acsm.ca.

À propos du sondage

L’ACSM s’est associée à Maru/Matchbox pour mener un sondage en ligne du 5 au 6 septembre 2018 auprès de 1 510 adultes canadiens de 18 ans et plus sélectionnés au hasard parmi les membres de Maru Voice Canada (anciennement connu sous le nom de Forum Angus Reid), le plus important panel en ligne canadien, comportant plusieurs fonctionnalités qui le distinguent des panels en ligne traditionnels. La marge d’erreur, qui mesure la variabilité d’échantillonnage, est de 2,5 %, 19 fois sur 20. Les résultats ont été statistiquement pondérés en fonction de la scolarité, de l’âge, du sexe et de la région (et au Québec, de la langue). Des données de recensement ont été recueillies pour s’assurer que l’échantillon était représentatif de l’ensemble de la population adulte du Canada. Les écarts dans les totaux ou entre les totaux sont attribuables à l’arrondissement.

À propos de l’Association canadienne pour la santé mentale

Fondée en 1918, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) est l’organisme communautaire du secteur de la santé mentale le plus vaste et le mieux établi au Canada. Présente dans plus de 330 communautés réparties dans toutes les provinces, l’ACSM œuvre en défense des droits et offre des ressources qui contribuent à prévenir les problèmes et les troubles de santé mentale, à soutenir le rétablissement et la résilience, afin de permettre à tous les Canadiens et Canadiennes de s’épanouir pleinement. Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez www.acsm.ca.

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